Finalement, il reste délicat d’estimer la contribution d’un éco-quartier à la ville durable. Un projet séduisant à une échelle micrologique (le quartier) peut s’avérer problématique à l’échelle macrologique (l’agglomération). Ainsi, les Éco-Quartiers sont aussi producteurs d’externalités négatives (augmentation du trafic et du stationnement…) et contribuent à une augmentation de la pression foncière et immobilière. Par ailleurs, ils sont suspectés de participer à la gentrification puisqu’à l’opposé d’une certaine doxa voulant que ces derniers constituent le sésame d’une lutte contre l’étalement, il faut rappeler l’impact marginal et à très court terme qu’ils ont en la matière. En effet, ces nouveaux quartiers, lorsqu’ils ne sont pas purement et simplement construits en zone agricole, prennent généralement place sur les tout derniers espaces intra-urbains non encore – ou peu – bâtis (Yves Bonard and Laurent Matthey, 2010).
Les limites sont floues entre opérations marketings, microréalisations ou projets véritablement remarquables. Il existe donc un risque réel de voir se construire « une ville dans la ville ».
Association Saint-Maur Avec Vous, 2021
Sources :
[1] Béal Vincent, Florian Charvolin, et Christelle Morel Journel. « La ville durable au risque des écoquartiers. Réflexions autour du projet New Islington à Manchester », Espaces et sociétés, vol. 147, no. 4, 2011, pp. 77-97.
[2] Benoît Boutaud, « Quartier durable ou éco-quartier ? », Cybergeo : European Journal of Geography [En ligne], Débats, Quartier durable ou éco-quartier ?, mis en ligne le 24 septembre 2009.
[3] Yves Bonard et Laurent Matthey, « Les éco-quartiers : laboratoires de la ville durable », Cybergeo : European Journal of Geography [En ligne], Current issues, Quartier durable ou éco-quartier ?, mis en ligne le 9 juillet 2010.